Nintendo a récemment pris des mesures juridiques drastiques contre l'émulateur Switch Yuzu, en le frappant d'une poursuite de 2,4 millions de dollars qui a entraîné sa fermeture. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Selon des informations de TorrentFreak, Nintendo a également ciblé ses versions dérivées (forks), en déposant pas moins de 8 535 avis de retrait sur GitHub.
Cette vague de poursuites a débuté peu après que la nouvelle de l'action en justice contre Yuzu soit devenue publique, poussant de nombreux utilisateurs à sauvegarder le code de l'émulateur en créant des copies qu'ils ont ensuite téléchargées sur GitHub. Cependant, selon une copie de la demande de retrait en vertu du Digital Millennium Copyright Act (DMCA) soumise par Nintendo, la plateforme a répondu en prenant des mesures contre l'ensemble du réseau de 8 535 dépôts, y compris le dépôt parent. La demande indique que ces derniers offrent et fournissent un accès à l'émulateur Yuzu ou à son code et accuse Yuzu de contourner illégalement les mesures de protection technologique de Nintendo ainsi que d'exécuter des copies illégales de jeux Nintendo Switch.
En plus de s'attaquer à l'émulateur et à ses forks, Big N n'a pas épargné les autres projets qui pourraient menacer ses intérêts. Par exemple, certains adeptes de Yuzu, comme Suyu, ont tenté de contourner les plaintes en demandant aux utilisateurs de fournir leurs propres clés cryptographiques. Malgré tout, même ces tentatives ont été stoppées quand GitLab a retiré ce dépôt suite à une autre notification de retrait DMCA émise par un détenteur de droits. L'équipe juridique de Nintendo semble avoir été particulièrement active ces derniers mois, visant non seulement Yuzu et ses clones mais aussi d'autres projets comme le jeu Garry's Mod. Le développeur de ce dernier a confirmé en avril que le géant japonais lui avait envoyé des avis de retrait, ce qui en a résulté à la suppression de contenus liés à la marque vieux de 20 ans.
Curieusement, les émulateurs de consoles Nintendo rétro, maintenant disponibles sur iOS, semblent avoir échappé à l'attention de Nintendo, très probablement parce qu'ils ne concernent pas la console actuellement commercialisée par l'entreprise. Ce ciblage sélectif soulève des questions sur leurs critères pour défendre leurs droits de propriété intellectuelle et la manière dont cela affecte la communauté du gaming et le développement de logiciels.
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