Neuralink et le contrôle mental des bras robotiques
Une nouvelle frontière dans l'interface cerveau-machine.
Neuralink franchit une nouvelle étape dans le domaine des interfaces cerveau-machine (BCI). Cette avancée vient d'être annoncée sur la plateforme X, où la société d’Elon Musk dévoile le lancement d'une étude de faisabilité permettant le contrôle d'un bras robotique directement par la pensée.
La technologie N1: une innovation remarquable
Au cœur de cette innovation se trouve le dispositif N1, un implant de la taille d'une pièce de monnaie, inséré chirurgicalement dans le cerveau par un robot. Cette technologie sans fil représente une évolution majeure par rapport aux systèmes BCI traditionnels, qui nécessitaient des connexions filaires encombrantes entre le cerveau et l'ordinateur de décodage. L'histoire de Noland Arbaugh, devenu tétraplégique suite à un accident de natation en 2016, illustre parfaitement son potentiel. Après avoir reçu son implant en janvier, il a pu jouer aux échecs et à d'autres jeux sur ordinateur uniquement par la pensée, retrouvant ainsi une certaine indépendance.
Défis techniques et solutions
L'expérience d'Arbaugh a également mis en lumière certains défis techniques. L'implant, composé de 64 fils flexibles contenant chacun 16 électrodes, a connu quelques difficultés au début. Certains d’entre eux s'étant rétractés du tissu cérébral, l'équipe de Neuralink a dû adapter son algorithme pour maintenir le contrôle du curseur. Pour en revenir au bras robotique, cette nouvelle étude s'inscrit dans une longue tradition de recherche sur les interfaces cerveau-machine. Dès 2008, une équipe de l'université de Pittsburgh démontrait qu'un singe pouvait en contrôler un pour se nourrir. En 2012, une avancée intéressante permettait à des patients paralysés par un AVC de manipuler des objets, toujours via un bras robotique, l'un d'eux parvenant même à boire un café de manière autonome pour la première fois en 14 ans.
Perspectives
Avec l'arrivée d'Alex, le second participant à recevoir l'implant en juillet dernier, Neuralink continue d'améliorer sa technologie. Les chirurgiens ont notamment optimisé la procédure pour réduire les mouvements cérébraux pendant l'opération et minimiser l'espace entre l'implant et la surface du cerveau. Le principal défi reste la calibration. Plus le contrôle devient complexe, plus le temps de calibration s'allonge, ce qui peut s'avérer contraignant pour une utilisation quotidienne. Cette technologie pourrait malgré tout transformer radicalement la vie des personnes paralysées. La possibilité de contrôler un bras robotique par la pensée ouvre la voie à une plus grande autonomie dans les tâches quotidiennes. Chaque avancée en neurotechnologie rapproche l'humanité de l'objectif d'autonomiser les individus souffrant de troubles neurologiques. Cette nouvelle étude de Neuralink marque une étape importante dans l'évolution des interfaces cerveau-machine. Elle représente non seulement une prouesse technologique, mais aussi un espoir concret pour des millions de personnes souffrant de paralysie. L'avenir nous dira si cette technologie tiendra toutes ses promesses, mais les premiers résultats sont indéniablement encourageants.