Meta et l’expansion de son IA - Ce que cela signifie pour votre confidentialité en ligne

Meta a annoncé une expansion mondiale de ses services d'IA, informant les utilisateurs en Europe que leurs informations publiques seraient utilisées pour entraîner ses modèles à partir du 26 juin.

Cette décision a suscité des préoccupations en matière de confidentialité et des réactions négatives, notamment de la part des utilisateurs de Facebook et Instagram. Meta leur a envoyé des notifications, les informant que leurs publications publiques pourraient être utilisées pour entraîner ses services d'IA, y compris son chatbot maison. Cette annonce a suscité des préoccupations, les utilisateurs se demandant où ce changement de politique serait appliqué ensuite.

La situation outre-Atlantique

Aux États-Unis, où les lois sur la vie privée en ligne sont moins strictes, Meta AI utilise déjà les publications publiques pour entraîner son IA. On ne sait pas encore comment l’entreprise compte étendre ce programme à long terme. Les défenseurs de la vie privée ont exprimé des préoccupations concernant l'utilisation des données et le manque de précisions sur ce qu’elle fera des informations des utilisateurs. Meta affirme respecter les lois sur la vie privée et assure que les données collectées rendront ses services plus pertinents. A noter qu’il n'y a actuellement aucun moyen d'empêcher ce processus au niveau légal pour le moment.

Comprendre Meta AI

Le chatbot de Meta, conçu pour rivaliser avec ChatGPT, est un assistant intelligent alimenté par l'intelligence artificielle. Disponible sur Facebook, WhatsApp et Instagram, il peut être utilisé dans les fils d'actualité, les chats et les recherches. Si vous demandez par exemple, quel est le plus grand joueur de tennis de tous les temps, Meta AI pourrait répondre que le débat est sans fin et que les opinions varient, de nombreux experts et fans considérant Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic comme étant sur la liste.

La technologie derrière Meta AI

Meta AI est alimenté par LLaMA 3, un puissant modèle de langage capable de mener des conversations et de créer des images. Le chatbot apprend à partir des publications sur Instagram et Facebook. L’entreprise a déclaré que les photos et textes de ces dernières étaient utilisés pour entraîner ses modèles d'IA générative, mais que les posts et les messages privés ne l’étaient pas. Ces précisions ont provoqué des réactions de la part des utilisateurs européens sur Reddit, TikTok et X. Meta propose cependant des outils sur ses plateformes permettant de supprimer les informations personnelles provenant des discussions avec son chatbot. En europe, nous pouvons refuser cette pratique.

Comment procéder

Vous pouvez visiter le centre de confidentialité Meta depuis votre compte Facebook, cliquer sur “paramètres des données” puis sur “activité hors-Facebook”. Ensuite, vous devez sélectionner “gérer vos données” et désactiver le partage ainsi que l'entraînement du modèle d'IA. Vous verrez également les “paramètres RGPD” où vous aurez la possibilité de soumettre une demande de désactivation. Sur Instagram, vous devez accéder aux paramètres, puis cliquer sur “à propos” et ensuite sur “politique de confidentialité”, ce qui vous mènera aux informations sur Meta AI et comment les refuser.

La pratique est-elle légale ?

Dans les conditions légales de Facebook, il est indiqué que si vous partagez une photo sur la plateforme, vous lui donnez la permission de la stocker, de la copier et de la partager avec d'autres. En fonction de vos paramètres, cette photo peut être utilisée pour d'autres produits Meta. En Europe, même avec la fonction de désactivation, des groupes de surveillance, comme le centre européen pour les droits numériques, ont soulevé des préoccupations quant à l'ampleur de l'utilisation des données. Max Schrems, président et fondateur de NOYB, a exprimé des inquiétudes en déclarant:

“Meta ne dit pas comment il utilisera les données, donc cela pourrait être fait, soit pour un simple chatbot, soit pour une publicité personnalisée extrêmement agressive ou même pour contrôler un drone tueur.”