L'IA d'Apple - Une exclusivité de l'iPhone 15 Pro qui soulève des questions
Pour vivre l'expérience d'un Siri amélioré et d'une IA sémantique, il vous faudra un iPhone 15 Pro ou un iPhone 15 Pro Max.
Apple a enfin fourni une explication (légèrement) plus détaillée sur les raisons pour lesquelles ses futures fonctionnalités d'IA ne seront jamais disponibles sur les anciens iPhones, tout en assurant que ce n'est pas un simple stratagème pour forcer les utilisateurs à passer à une version supérieure. John Gruber de Daring Fireball, relayé par MacRumors, a posé la question que nous nous posons tous:
"L'exclusivité de l'IA sur l'iPhone 15 Pro est-elle une manœuvre de la marque pour gagner plus d’argent ?"
John Giannandrea, responsable de l'IA, et Greg Joswiak, directeur marketing chez Apple, ont nié cette accusation. Selon eux, les processeurs M récents, présents dans les MacBooks et iPads, peuvent également accéder à Apple Intelligence. La puce A17 Bionic de l'iPhone 15 Pro dispose d'un NPU à 16 cœurs capable d'atteindre 35 TOPS (unité de mesure des opérations par secondes), soit supposément deux fois plus de capacité neuronale que la A16 Bionic, limitée à l'iPhone 15 standard et à l'iPhone 14 Pro.
La performance avant tout
Giannandrea explique que l'inférence (le temps d'exécution de l'IA) est incroyablement coûteuse en termes de calcul pour les grands modèles de langage. De plus, un composant RAM est crucial pour déterminer la performance de l'IA sur l'appareil.
"En théorie, vous pourriez faire tourner ces modèles sur un appareil très ancien, mais ce serait tellement lent que ce ne serait pas utile," affirme-t-il.
Lorsque le journaliste lui a demandé si c'était une manœuvre pour vendre de nouveaux iPhones, Joswiak, à son tour, a rétorqué:
"Si c’était le cas, nous aurions été assez intelligents pour faire de même avec nos iPads et Macs les plus récents"
Des fonctionnalités d'IA variées
Il y aura des fonctionnalités d'IA différentes sur le MacBook par rapport à l'iPhone. La capacité neuronale des puces ARM d'Apple a évolué considérablement. La M1 de 2020 possède un processeur neuronal capable de 11 TOPS et la M2 est à 15,8. La dernière puce M4 de l'iPad Pro peut en faire 38. La performance de l'IA sur ces appareils est une toute autre question, bien que la marque assure que tout devrait bien fonctionner. Le NPU de la puce A16 Bionic a une vitesse supposée de 17 TOPS, bien que la RAM de base sur l'iPhone 14 Pro soit de 6 Go comparé aux 8 Go du 15 Pro. Il semble que les 2 Go de RAM supplémentaires suffisent à restreindre l'IA au dernier et meilleur iPhone. Il y a encore des zones d'ombre sur ce qu'est exactement Apple Intelligence. Craig Federighi, vice-président de l'ingénierie logicielle, a déclaré que certaines fonctionnalités comme les notes mathématiques ou le script intelligent sur iPad ne sont pas basées sur les modèles d'IA de la société, et seront donc disponibles sur les anciens appareils.
L'approche de Samsung
En début d’année, Samsung a commencé à rendre disponible certaines fonctionnalités d'IA exclusives au S24 à la gamme Galaxy S23, y compris le S23 FE. Des outils comme Circle to Search de Google ont été adaptées aux Galaxy Fold 5 et Flip 5. Cela montre que celles qui nécessitent une capacité de traitement neuronale importante peuvent fonctionner sur des appareils plus anciens, d'autant plus que beaucoup de ces modèles d'IA fonctionnent dans le cloud.
Un impact sur l'expérience utilisateur
Apple promet que ses grands projets d'IA formeront un package holistique, impactant tout ce que vous pouvez faire sur votre appareil. Siri est censé être l'élément central de cette intégration. L'IA d'Apple devrait accéder à vos e-mails, textes et même contrôler vos applications. La marque a assuré que la plupart de ces outils fonctionneront sur les appareils en local, avec une petite partie envoyée dans le cloud, gérée par ses centres de données alimentés par des processeurs de la série M. Cupertino promet une infrastructure de cloud computing sécurisée et privée pour protéger nos données. Actuellement, de nombreuses fonctionnalités de rédaction sont basées également sur ChatGPT d'OpenAI.
En attendant de pouvoir tester tout ceci par nous-mêmes, nous devons encore nous poser des questions sur l'exclusivité de ces avancées technologiques aux derniers appareils. Est-ce vraiment une nécessité technique ou une stratégie marketing ? Le débat reste ouvert.