Intel semble avoir surmonté l'un de ses nombreux défis avec une bonne nouvelle pour les utilisateurs de ses processeurs de bureau de 13e et 14e génération, les "Raptor Lake". Après des mois de diagnostics et de corrections, la société a identifié et résolu un problème majeur causant l'instabilité et les crashs de ces unités.
Le diagnostic
Depuis plusieurs mois, la marque faisait face à des problèmes d'instabilité inhabituelle avec ses processeurs Raptor Lake, sans pouvoir identifier clairement la cause. Ils se manifestaient par des crashs et des comportements erratiques des ordinateurs équipés, posant un casse-tête pour les ingénieurs et une source de frustration pour les utilisateurs. La compagnie a récemment confirmé que la cause n’était autre que "Vmin Shift Instability", un phénomène où les processeurs et les cartes mères correspondantes demandaient une tension trop élevée, endommageant ainsi les composants et accélérant leur vieillissement. Cette découverte n'a pas été immédiate. Jusqu'au 30 août dernier, Intel explorait encore si cette instabilité était l’unique responsable ou juste l'une des multiples raisons potentielles des crashs observés.
Les solutions proposées
Pour combattre ce problème, Intel a déployé quatre ensembles de mesures correctives, désormais disponibles, qui s’adressent directement à la Vmin Shift Instability:
Réglages de la livraison de puissance de la carte mère: le constructeur recommande des réglages par défaut pour les processeurs Intel® Core™ de 13e et 14e génération afin d'éviter que les configurations de la carte mère ne dépassent les directives de puissance maison.
Microcode eTVB: une mise à jour du microcode (0x125, prévue pour juin 2024) qui résout les problèmes de l'algorithme eTVB, permettant aux processeurs de fonctionner à des états de performance élevée même à haute température.
Algorithme SVID du microcode: une autre mise à jour du microcode (0x129, prévue pour août 2024) qui s'attaque aux demandes de haute tension par le processeur, pouvant entraîner une instabilité de Vmin.
Microcode et code BIOS: Intel prévoit de lancer le microcode 0x12B, qui englobe les mises à jour 0x125 et 0x129, et qui ajuste les demandes de tension élevée du processeur durant les périodes d'inactivité ou d'activité légère.
Mises à jour et garanties
Pour ceux qui ont déjà des processeurs affectés par ce problème, Intel recommande de mettre à jour le BIOS de leur carte mère, une solution qui devrait prévenir toute aggravation. Pour les puces déjà touchées par l'usure prématurée, la seule option reste cependant le retour sous garantie. À cet égard, la marque l’a étendue à deux ans et la plupart des fabricants de PC se sont engagés à honorer cette extension. Intel reste discret sur les numéros de lot ou les gammes de numéros de série des puces Raptor Lake qui ont souffert d'oxydation lors de la fabrication, un problème qu'elle affirme avoir également résolu. De plus, l’entreprise n'offre pas encore de mise à jour sur un outil permettant de tester facilement l'âge prématuré de votre puce. Elle ne fournit également aucune estimation du nombre d’entre elles susceptibles d'être irréversiblement impactées ni des détails sur la flexibilité de son support de garantie.
Perspective future
Malgré ces défis, Intel assure que ses puces pour ordinateurs portables et tous les futurs processeurs de bureau ne seront pas affectés par ce problème. Cela pourrait rassurer les utilisateurs actuels et futurs sur la fiabilité de ses produits à venir. En attendant, les personnes affectées sont encouragées à suivre les recommandations de la marque et à mettre à jour leurs systèmes pour minimiser les risques d'instabilité.