Bouleversements chez OpenAI - Départs de cadres et transformation en vue

La start-up d'IA en pleine mutation entre défis financiers et ambitions renouvelées.

OpenAI, la start-up d'intelligence artificielle qui fait tant parler d'elle, traverse une période de profonds changements. Entre départs de cadres historiques et projets de restructuration, l'entreprise semble à un tournant de son histoire. Plongeons dans les coulisses de ces bouleversements qui agitent l'un des acteurs majeurs de la tech.

Des départs en cascade

Ce mercredi a marqué un tournant pour OpenAI avec l'annonce du départ de Mira Murati, directrice technologique de l'entreprise depuis plus de six ans. Dans un mémo adressé aux employés et partagé sur X, elle explique qu'elle quitte son poste pour créer le temps et l'espace nécessaires à son exploration personnelle, sans toutefois préciser la nature de ses projets futurs. Mais ce n'est que le début d'une vague de départs. Quelques heures plus tard, Bob McGrew, directeur de la recherche, et Barret Zoph, vice-président de la recherche, ont également annoncé leur intention de quitter l'entreprise. Zoph a déclaré sur X qu'il explorait de nouvelles opportunités, tandis que McGrew estimait qu'il était temps pour lui de faire une pause. Ces départs s'inscrivent dans un contexte global de remaniement au sein d'OpenAI. Au cours des derniers mois, plusieurs cadres et chercheurs de longue date ont démissionné. Sur les 13 personnes qui ont contribué à sa fondation en 2015, avec pour mission de créer une intelligence artificielle générale (AGI), seules trois sont encore présentes aujourd'hui.

Une transformation en profondeur

Ces mouvements de personnel interviennent alors qu'OpenAI semble se préparer à une transformation majeure. Selon des sources proches du dossier, le PDG Sam Altman et d'autres dirigeants travaillent actuellement à faire évoluer la structure de l'entreprise vers un modèle plus traditionnel à but lucratif. Actuellement, elle est contrôlée par le conseil d'administration d'une organisation à but non lucratif, créée par Altman et ses cofondateurs fin 2015 pour superviser les technologies de la start-up. Ce changement, bien que non prévu avant l'année prochaine, s'accompagne de discussions sur une nouvelle levée de fonds qui pourrait valoriser l'entreprise jusqu'à 150 milliards de dollars, soit presque le double de sa dernière valorisation à 80 milliards. Parmi les investisseurs potentiels, on trouve des noms prestigieux tels que Microsoft, Nvidia, Apple et Tiger Global, ainsi que MGX, la société d'investissement technologique des Émirats arabes unis.

Des défis financiers à relever

Cette quête de nouveaux capitaux n'est pas anodine. OpenAI fait face à des défis financiers importants, ses coûts dépassant largement ses revenus. Selon des sources internes, l'entreprise génère annuellement plus de 3 milliards de dollars de chiffre d'affaires, mais dépense environ 7 milliards. Cette situation explique en partie la nécessité de lever des fonds en plus.

Une année mouvementée

Ces derniers développements viennent clore une année particulièrement tumultueuse. En novembre dernier, l'entreprise a connu une crise sans précédent avec l'éviction surprise de Sam Altman de son poste de PDG, suivie de sa réintégration cinq jours plus tard après une mobilisation massive des employés. Mira Murati elle-même avait été nommée PDG par intérim lors de cette période, mais avait refusé le poste deux jours plus tard. Malgré cet épisode, elle est restée l'un des visages publics de l'entreprise, faisant de fréquentes apparitions pour discuter de la technologie d'OpenAI.

Vers une nouvelle ère

Face à ces bouleversements, OpenAI semble déterminée à se réinventer. L'entreprise a récemment recruté plusieurs cadres expérimentés, notamment de nouveaux responsables produits, un nouveau directeur financier et un responsable des politiques mondiales pour gérer les relations à Washington et dans le monde entier. En neuf mois, elle a plus que doublé ses effectifs, comptant désormais plus de 1 700 employés. Elle insiste publiquement sur son engagement à rendre sa technologie sûre pour une utilisation généralisée. Ces changements ne se font pas sans heurts. Le départ de chercheurs clés comme Barret Zoph, qui était étroitement aligné avec John Schulman (un fondateur parti cet été), interroge sur la continuité de la vision de recherche. Malgré ces défis, OpenAI continue d'innover. La société a récemment présenté sa dernière technologie, baptisée OpenAI o1, conçue pour raisonner sur des tâches impliquant les mathématiques, la science et la programmation informatique. Cette avancée pourrait réduire les erreurs et les hallucinations produites par le chatbot ChatGPT. Alors que l'industrie de l'IA continue de progresser à un rythme effréné, OpenAI semble déterminée à rester à l'avant-garde, quitte à se réinventer en profondeur. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si ces changements lui permettront de conserver sa position de leader du secteur.