Dans une bataille juridique aux enjeux importants, le ministère américain de la Justice conteste la position dominante de Google sur le marché des moteurs de recherche, accusant le géant de la technologie de maintenir son monopole par des pratiques anticoncurrentielles.
Le procès, connu sous le nom de US c. Google, est l’une des affaires antitrust les plus importantes de mémoire récente et pourrait remodeler l’industrie technologique. Le cœur de l'affaire tourne autour de l'utilisation par Google des valeurs par défaut pour consolider sa position de moteur de recherche dominant. Le ministère de la Justice affirme que l'entreprise a conclu des accords coercitifs avec des sociétés comme Apple et Mozilla pour maintenir cette situation. De plus, Mountain View a demandé aux fabricants d'Android d'afficher bien en évidence un widget de recherche Google sur les téléphones, renforçant ainsi sa présence. Ces accords, collectivement connus sous le nom de Mobile Application Distribution Agreement (MADA), auraient étouffé la concurrence, empêchant d’autres moteurs de recherche de prendre pied.
Google affirme avoir acquis sa domination sur le marché en offrant aux utilisateurs une expérience de recherche supérieure, soulignant que les consommateurs choisissent activement leur service plutôt que des alternatives. Ils soutiennent que leurs offres de recherche par défaut profitent aux navigateurs Web en fournissant des revenus indispensables et en créant un concurrent mobile viable pour iOS d'Apple. L'entreprise établit également des parallèles entre sa situation et celle d'autres géants de la technologie comme Apple et Microsoft, qui ont défendu avec succès leurs pratiques de marché lors de récentes batailles juridiques. Le ministère de la Justice construit son dossier en présentant des communications internes obtenues au cours de ses enquêtes. Ils mettent en évidence les mémos et les e-mails dans lesquels Google discute des avantages d'être une option de recherche par défaut et dicte les termes pour les services non adjacents à son service maison. L’objectif est de présenter la marque comme une entité monopolistique principalement axée sur ses intérêts plutôt que sur le bien-être des consommateurs.
La justice américaine établit des comparaisons avec l'affaire antitrust de Microsoft dans les années 1990, dans laquelle la firme de Redmond faisait face à des allégations d'étouffement de la concurrence sur le marché des navigateurs Web. Cependant, la défense de Google fait valoir que les situations sont fondamentalement différentes, soulignant que les consommateurs choisissent activement leur moteur de recherche, contrairement aux circonstances de l'affaire précédemment citée. Les témoins soutiennent que les services par défauts jouent un rôle crucial dans l'orientation des choix des utilisateurs, citant des exemples tels que les programmes de don d'organes volontaires et les podcasts Apple comme cas où ils façonnent les décisions. Les concurrents de Google, comme Bing, ont également été scrutés dans ce contexte. Le juge Amit Mehta examine si les actions du géant américain ont porté préjudice aux consommateurs. Bien que la recherche Google soit gratuite, le ministère de la Justice affirme que les stratégies anticoncurrentielles de l'entreprise l'ont empêché d'améliorer la qualité de ce service d'une manière qui pourrait bénéficier aux utilisateurs. En outre, le procès répond aux préoccupations exprimées par les annonceurs qui estiment que Google exerce trop de pouvoir et dicte injustement les prix via son système publicitaire.
Le procès devrait se poursuivre jusqu'en septembre et début octobre, avec des témoignages d'employés actuels et anciens de l'entreprise, dont le PDG Sundar Pichai. Des dirigeants d'Apple et d'autres personnalités du secteur témoigneront également. Google aura l'occasion de contre-interroger les témoins et de présenter sa version des faits plus tard au cours du procès. L’affaire soulève la question de savoir si un préjudice pour le consommateur peut être établi dans le contexte de produits gratuits comme les moteurs de recherche.
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